Auteur : nicolaspetry

Les provinces chinoises- Les steppes

Ce dernier article de la série des provinces chinoises sera consacré aux régions des steppes. Ces provinces ont un climat rigoureux, comptent souvent des zones désertiques et l’on y parle des langues altaïques. Altaïque vient des monts Altaï, une chaine de montagnes partagée entre la Chine, la Mongolie, la Russie et le Kazakhstan et qui est le berceau supposé de différents peuples essentiellement nomades : les Turcs, les Mongols et les Mandchous (ces derniers n’étaient pas nomades), chacun de ces peuples étant lui-même divisé en hordes (ordu en mongol), tribus et clans. Cet article traitera donc à la fois du Dongbei (le Nord-Est), de la Mongolie intérieure et du Xinjiang.

steppes

Notez que plusieurs synonymes existent pour désigner les Mandchous. En effet, l’empereur Taizong a rebaptisé les Jurchens « Mandchous » en 1635. Et l’on estime que les ancêtres des Jurchens s’appelaient « Mohe », ou « Malgal ». Bref : comme la plupart des peuples des steppes, ils ont souvent changé de nom au gré des alliances et, comme ils sont longtemps resté sans écriture, ça n’a pas aidé à s’y retrouver. Si vous voulez plus de précisions, un article dédié aux peuples des steppes devrait sortit bientôt.

 

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Les provinces chinoises – les montagnes

Dans cet article, je ne vais vous parler que de trois provinces, dont la principale caractéristique est d’être montagneuses (les plus hautes montagnes de la planète, quand même). Ces provinces, tout comme celles de l’article suivant (les steppes) sont également le théâtre de conflits ethniques, religieux et/ou politiques et ont été définitivement rattachées à l’Empire plus récemment que les autres…

montagnes

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Les provinces chinoises – le pays sauvage

sauvages

Le « pays sauvages » comme je l’appelle se caractérise par deux choses : les ethnies minoritaires (non-han) y sont nombreuses et les paysages grandioses. Ce sont des régions couvertes de jungles et de montagnes, traversées de rivières et de fleuves, moins peuplées et moins riches que celles du Centre et du Sud.

Au niveau gastronomique, ces régions tribales sont réputées pour la consommation de viande de chien (souvent en fondue), comme les populations du Viêtnam voisin. Du point de vue ethnique, ces provinces sont un patchwork de peuples en voie d’assimilation culturelle par les Han. (suite…)

Les provinces chinoises – le Sud

sud

Le Chang Jiang (fleuve Yangtse) sépare l’Empire du Milieu en deux zones culturelles fort différentes. Ainsi, même si la Chine compte de très nombreuses cultures différentes, les Chinois eux-mêmes se désigneront généralement comme gens du Nord ou gens du Sud. Au niveau linguistique, il faut noter que le mandarin est pour les sudistes une langue étrangère qu’ils apprennent à l’école, leur prononciation du mandarin est donc assez différente : ils roulent rarement les r et articulent moins leurs consonnes. Du point de vue ethnique, les provinces de cette fiche « le Sud » comptent 95% de Han en moyenne, tout comme celles de la fiche « le Centre ». Cela s’explique car ces provinces ont été colonisées depuis deux millénaires. Plus précisément, c’est en l’an -221 de notre ère que l’Empereur Qin décide la première campagne de « pacification » des pays yuè. Cette campagne mobilisera un demi-million d’hommes (peanuts) et prendra fin en -214 avec la mort du chef de l’expédition.

Attention ! Notez que le mot « yuè » sera utilisé plusieurs fois dans cet article pour désigner « un pays au sud de la Chine ». Au départ, le pays Yuè se trouve juste au nord du Chang Jiang (Beiyuè) et dans le Zhejiang actuel (Dongyue). À mesure que l’Empire s’étendra vers le sud, le « Yuè » sera le Fujian (Yúyuè ou Mĭnyue), puis le pays cantonais (Nanyuè) et le Viêtnam (Luoyuè). De nos jours, la langue yuè est la langue cantonaise.

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Les provinces chinoises – le centre

Je vais commencer cette série d’articles par le centre de la Chine, c’est-à-dire les terres bordant le Fleuve Jaune et qui ont servi de cadre à la Chine antique. Ce sont ces provinces qui sont le théâtre de l’époque des Royaumes Combattants (vers 250 avant notre ère) qui a permis la création du premier empire chinois unifié, l’Empire de Qin (prononcez « Chine », justement). Ces régions sont toutes peuplées de Hans à plus de 90%. Pourquoi ? Parce que lorsque le premier empereur Qin est mort, il a été remplacé par la dynastie Han (rien à voir avec Han Solo). Le mot « han » pour désigner une « race chinoise » vient de cet empire : il désigne la fédération des peuples vivant dans l’empire, lesquels ont fini par se mélanger en un tout à peu près homogène.

centre (suite…)

Les provinces chinoises (introduction)

La Chine, c’est grand… et il n’est pas facile de se représenter clairement un tel monstre. À la demande de certains de mes lecteurs, pour vous aider à y voir plus clair, je vais m’attacher à décrypter pour vous chacune des provinces.

Pour ce faire, je vais découper la Chine par régions géographiques (ce découpage ne correspondra donc pas tout-à-fait au découpage officiel) : les steppes, les montagnes, le centre, le sud et le pays sauvage. Je vous brosserai un portrait rapide de chacune des provinces. Pour chacune, je vous parlerai du sens de son nom, de sa topologie (rapidement), de son rôle dans l’Histoire, mais aussi de sa latitude par rapport à une ville d’un autre continent, de sa taille par rapport à celle d’un autre pays… et puis, ce qu’on y mange, ce qu’on y boit, ce qu’on y prie et en quelle langue ! (ouf !)

Bref, ça va prendre cinq articles, pour vous parler de 22 provinces, 5 régions autonomes et 3 municipalités. Je ne parlerai pas des régions administratives spéciales (Hong-Kong et Macao) car elles mériteront un article plus détaillé consacré à certaines villes… un jour, peut-être. Et puis parce que ce que j’en dirais ne serait pas tellement différent de ce que je dirai du Guangdong (Canton).Régions chine couleur

Je profite également de cette introduction pour saluer nos lecteurs, qui deviennent un peu plus nombreux chaque jour et nous lisent non seulement en France, en Belgique et en Pologne (pays où j’ai travaillé et où j’ai des amis), mais aussi en Suisse, au Canada, aux USA, au Maroc, en Tunisie, au Cameroun, en Afrique du Sud… et aussi à Hong-Kong (Xiang Gang, le port aux parfums, j’aime ce nom) et à Taïwan. La liste est non-exhaustive, sinon je devrais ajouter la plupart des pays d’Europe, ainsi que le Japon et l’Océanie. N’hésitez pas à laisser vos commentaires, vous pouvez nous demander des articles sur un sujet qui vous intéresse. Et si même vous doutez de pouvoir écrire correctement en français, sachez que nous pouvons vous lire et vous répondre aussi en anglais, mandarin (pitié, en caractères simplifiés, merci), espagnol, italien et néerlandais.

Les licornes et les lions

Probablement avez-vous déjà vu la danse du dragon du nouvel an chinois ? En plus petit, manœuvré par deux acrobates seulement, existe également la danse du lion. Il s’amuse à entrer dans les maisons, à embêter les gens puis à manger une salade pendue au plafond (oui, les lions chinois bouffent de la salade… en fait c’est un jeu de mot pourri sur le mot « légume », comme les Chinois aiment beaucoup). Et devant les restaurants (et les temples, si vous en avez déjà vu), il y a généralement deux statues de lion à l’air pas commode.

Et bien, en fait, ce sont des licornes. Non, je suis à jeun. (suite…)

Le romantisme des étoiles

Saviez-vous qu’en Asie aussi, il y a une fête des amoureux ? Elle a lieu la nuit du septième mois du calendrier lunaire chinois (qixi 七夕) et est donc fêtée en Chine, en Corée et au Japon.

Bon, comme il s’agit d’un calendrier lunaire, les dates ne tombent jamais le même jour par rapport au calendrier solaire, ce serait trop simple. Cette année, en 2015, la fête avait lieu le soir du 20 août, l’année prochaine ce sera le 9 août. (suite…)

Pourquoi les Chinois et Viêts ont-ils tous le même nom ?

Ou, plus exactement, pourquoi avez-vous toujours envie de demander à une connaissance : « J’ai un pote qui s’appelle Zhang, c’est un de tes cousins ? » Ca marche aussi avec Li, Liu, Wang, Wu, Chen, Nguyen, Truong, Tran, Le, Pham,…

Ca tient à deux raisons, que je vais tenter de vous expliquer. (suite…)

Pourquoi les Chinois n’aiment pas les Japonais ?

Au fond, c’est vrai, pourquoi ? Les Japonais sont cools, avec les mangas, la culture geek, les kimonos et les sushis ! Comment peut-on en vouloir à ces braves gens ? En plus, les relations commençaient bien : les Japonais avaient adopté l’écriture et un bon nombre de coutumes chinoises, c’était un pays ami où les intellectuels chinois (Sun Yat-Sen…) trouvaient refuge et étudiaient. (suite…)